Pour débuter nous avons pratiqué une variante du scan corporel – le scan corporel bienveillant, où on vient à la rencontre des sensations en însufflant une dimension de bienveillance. Dans la pratique un scan corporel où à chaque partie du corps vous répétez intérieurement « puisse mes bras être heureux et à l’aise » (ou toute autre formulation qui résonne pour vous).

Exercice: évoquez un moment avec un·e ami·e ou quelqu’un dont vous sentiez proche, où vous ressentiez de la bienveillance pour cette personne. Un moment de bienveillance ou d’affection sans condition ni attente, le simple souhait que l’autre aille bien. Remarquez : quelles sont les sensations ? Y a-t-il un relachement, une ouverture, une vue plus claire, de la sécurité ? Quel est l’effet sur la personne avec qui vous êtes ?

Pourquoi la pratique de la bienveillance ?

La pratique de l’amour bienveillant, c’est cultiver être un·e bon·ne ami·e envers soi même et envers les autres. La pratique contre le sentiment de solitude ou de séparation, on baisse le volume du monologue critique intérieur, on apprend à être plus gentil avec soi-même. Elle vient renforcer la dimension de non-jugement de la pleine conscience – elle est parfois appelée la pratique d’acception radicale.

Jack Kornfield, enseignant de méditation très connu, écrivait que « l’objectif n’est pas de nous perfectionner nous-même ou notre méditation, l’objectif est de perfectionner notre amour ». Quelque part, l’étiquette de bon méditant n’a de valeur qu’en ce qu’elle nous permet de nous ouvrir plus à une vie plus pleine – développer la capacité à regarder sa respiration a un intérêt par ce que ça permet dans le reste de nos vies.

Jusqu’à relativement récemment, la croyance était chez les chercheurs que nous disposions d’un point d’équilibre émotionnel fixe dans notre vie – ils observaient que gagner à la loterie ou subir un accident grave changeait le niveau d’humeur temporairement, et que celui-ci revenait à son niveau de base fixe au bout d’un temps. On pense maintenant que ce point d’équilibre d’humeur n’est pas fixe et peut être modifié – notamment par la pratique de pleine conscience, qui montre des changements de connectivité dans le cerveau notamment dans le cortex préfrontal gauche associé au degré de satisfaction.[1]Une étude souvent citée (bien que de petite taille) est celle de Richard Davidson en 2003, Alterations in brain and immune function produced by mindfulness meditation. Voir aussi Dr Christiane … Continue reading

Comment cultiver l’état de bienveillance ?

« On peut choisir ce qu’on fait grandir » – Rick Hanson

Ce qu’on fait à répétition vient sculpter nos connexions neuronales – comme pour la pleine conscience, l’attitude de bienveillance envers soi-même et envers les autres peut être entraînée.

Il y a de nombreuses façons d’y procéder. La technique la plus répandue en occident consiste à visualiser ou sentir la présence d’une autre personne et répéter intérieurement des phrases lui souhaitant d’aller bien – par exemple, « puisses-tu être heureuse » ou « puisses-tu t’aimer telle que tu es ». Comme pour le scan corporel bienveillant, je vous invite à essayer des tournures différentes et à voir ce qui fonctionne le mieux pour vous.

Quelques éléments à avoir en tête :

  • un obstacle fréquent est que la répétition de phrases peut sembler mécanique. Ça n’est pas un problème : c’est l’intention de se connecter à de la bienveillance qui fait le travail, la pratique fonctionne quand même.
  • un autre obstacle peut être que quand on cherche à évoquer de l’amour ou bienveillance, c’est l’inverse qui se produit. C’est une expérience tout à fait courante (on dit parfois que « l’amour révèle tout ce qui n’est pas lui-même ») – allez-y doucement, faites des va-et-vient, et dirigez votre acceptation radicale et bienveillante envers l’émotion difficile ou irritante elle-même
  • enfin, certaines de ces phrases sonnent à certaines personnes comme vues et revues, trop simplistes. Changez-les ! Les phrases en elles-mêmes n’ont pas d’importance, elles viennent vous soutenir dans l’intention répétée d’une saine bienveillance, être un bon·ne ami·e pour vous-même et les autres

References

References
1 Une étude souvent citée (bien que de petite taille) est celle de Richard Davidson en 2003, Alterations in brain and immune function produced by mindfulness meditation. Voir aussi Dr Christiane Wolff, A Clinician’s Guide to Teaching Mindfulness.